Le site institutionnel de la Fédération Nationale de la Pêche en France
Accéder au siteLe site institutionnel de la Fédération Nationale de la Pêche en France
Accéder au sitegenerationpeche.fr – Toute l’actu de la pêche en France
Accéder au siteTrouvez les informations pêche de votre département
Accéder au sitecartedepeche.fr - Le site officiel pour obtenir la carte de pêche de votre association agréée
Accéder au siteUn grand nombre d’espèces dans le Var ne sont pas originaires du milieu et peuvent menacer les espèces autochtones. Dans le cadre du suivi des populations piscicoles, la fédération souhaite connaître la répartition de ces espèces. Il est à noter que si le contexte piscicole est de 1ère ou de 2nde catégorie, une espèce peut être exogène. Par exemple les espèces carnassières peuvent être anormalement présentes en 1ère catégorie et une truite anormalement présente en 2nde catégorie. Nous sommes attentifs à vos retours sur ces espèces ou sur toute autre présence anormale dans nos cours d’eau, vous pouvez nous transmettre vos observations sur l’onglet « signalement ».
Le barbeau fluviatile est un poisson naturellement présent dans le bassin versant du Rhône et de ses affluents comme la Durance et le Verdon, au contraire des fleuves côtiers de PACA où il a été introduit (Keith et al., 2011). Il serait arrivé dans le réseau hydrographique varois par vidange du canal de Provence dans les rivières Cauron et Caramy, affluents de l’Argens, capturé pour la première fois en 1992 par le Conseil supérieur de la Pêche (CSP) au niveau de Vidauban (Raselli, 2004). Cette espèce vit dans la partie large et courante des cours d’eau de plaine, affectionnant les eaux vives à la limite des forts-courants. Le barbeau fluviatile s’hybride avec le barbeau méridional Barbus meridionalis, des hybrides fertiles issus de ce croisement sont prouvés génétiquement depuis 1987 (Berrebi et al., 1987) (Annexe 10). Cette hybridation est due à un comportement reproducteur similaire entre les deux espèces (Poncin et al., 1994). Dans un échantillonnage effectué sur l’Eau salée, affluent rive gauche du Haut-Argens, la population était entièrement composée d’hybrides (Gettova et al., 2016). Outre la pollution génétique, le barbeau fluviatile peut entrer en compétition territoriale avec le barbeau méridional (Berrebi et al., 1988) : B. meridionalis peuple les cours d’eau compris entre 200 et 1000m d’altitude mais descend également en plaine lorsque B. barbus n’est pas présent comme dans les côtiers varois. Bien qu’étant sur liste rouge au niveau français, cette espèce a un caractère envahissant sur le réseau hydrographique varois et menace de manières génétique et compétitive le barbeau méridional, dont l’aire de répartition est restreinte au sud de la France et Nord-Est de l’Espagne.
Les gambusies sont des poissons provenant de l’Est des Etats-Unis et ayant été introduits en France en 1927 pour lutter contre les moustiques anophèles, vecteurs du paludisme (Pascal et al, 2006). Ces taxons affectionnent les eaux calmes, chaudes et peu profondes, on les trouve dans les étangs, marais, canaux et aussi dans les eaux saumâtres (Keith et al., 2011). Les gambusies seraient responsables de l’extinction d’espèces endémiques d’odonate à Hawaï (Englund, 1999). Leurs régimes alimentaires étant composés de crustacés, d’insectes aquatiques et terrestres (Crivelli et Boy, 1987), ils pourraient entrer en compétition avec des espèces autochtones bien que cela n’ait pas été étudié. Ces taxons peuvent impacter les petits poissons par compétition et prédation (Courtenay et Meffe, 1989). Ces poissons modifient également la structure des communautés planctoniques (Hurlbert et Mulla, 1981).
Le poisson rouge Carassius auratus, le carassin commun Carassius carassius et le carassin argenté Carassius gibelio sont trois espèces provenant d’Asie introduites au 17ème siècle pour l’ornement des bassins (Pascal et al., 2006), puis par des particuliers dans les eaux varoises (Figure 5). Ces espèces peuvent s’hybrider (Papoušek et al., 2008). Les carassins vivent dans des eaux calmes comme les lacs ou les étangs (Keith et al., 2001). En Australie, le poisson rouge aurait exercé une prédation sur les espèces autochtones et pourrait provoquer des blooms de cyanobactéries (Morgan et Beatty, 2004). Au Canada, il a été démontré qu’après broutage des macrophytes par ce poisson, les eaux étaient plus turbides (Richardson et all., 1995). Une étude a montré en Turquie que lorsque l’environnement était perturbé et que la densité de C. gibelio augmentait, la densité des espèces de cyprinidés autochtones diminuait (Turkan et al., 2012).
D’origine ponto-caspienne (REST EEE, 2019c), ce poisson pourrait prédater les premiers stades de vie des poissons autochtones, après prolifération il pourrait également modifier le réseau trophique (Kornis et al., 2012). Proie du sandre (Hempel et al., 2016), il a probablement été introduit par un particulier pour satisfaire ce prédateur. Selon les études faites dans le Nord-Est de la France, le gobie à tâches noires aurait le potentiel pour devenir une EEE (Manné et al., 2013).